GUY ROUX, depuis votre arrivée, le groupe lensois a été remanié de façon non négligeable. Selon quels impératifs ?
G.R. : Il y avait déjà beaucoup de qualité dans l'effectif quand je suis arrivé, début juin. C'était déjà l'une des raisons de ma venue, qui a été aussi motivée par d'autres facteurs: l'âme du club et sa région, le fait que l'équipe ait terminé à la cinquième place la saison dernière, et donc la possibilité de remodeler l'effectif.
Quelles ont été vos priorités en arrivant ?
G.R. : Il fallait surmonter plusieurs handicaps: le catastrophisme ambiant après une fin de saison dernière à laquelle certains font sans arrêt référence, et le départ du meilleur joueur (Seydou Keita, parti au FC Séville). Il fallait compenser ce départ. Remplacer un élément exceptionnel par un seul joueur dans des conditions économiques correctes était impossible. Voilà pourquoi nous avons remodelé plusieurs postes. Et enfin, il y a le problème Daniel Cousin (pris en grippe par une partie des supporteurs, NDLR). C'est un bon avant-centre qui a raté sa saison dernière. J'ai tout fait pour le faire jouer. Il démontre d'ailleurs un excellent état d'esprit. Il fait toujours partie de notre effectif. Peut-être sera-t-il même dans le groupe à Bordeaux, samedi. Mais s'il venait à partir, il faudra lui aussi le remplacer.
Comment s'est déroulée l'adaptation des recrues ?
G.R. : Le groupe lensois est très accueillant et les nouveaux venus sont des gens joyeux et agréables. Cela a permis un amalgame rapide sur le plan humain. Après, sur le plan du jeu, il a des améliorations à obtenir. J'espère corriger nos imperfections actuelles, et elles sont nombreuses.
Un garçon comme Bonaventure Kalou, titularisé trois jours après son arrivée, semble s'être rapidement acclimaté ?
G.R. : Contre Odessa (victoire 3-1 en Coupe Intertoto), il a servi les besoins de la cause. Il a évolué en pointe, ce qui n'est pas son meilleur poste. Mais je suis très heureux de l'adhésion des joueurs. Les matches de préparation ont été encourageants, et nous ne nous sommes pas loupés en Coupe Intertoto. Avec ce groupe, je sais où je ne peux pas aller.
Le public a scandé votre nom à la fin de ce match d'Intertot. Ça doit également vous toucher&hellip
G.R. : C'est une grande marque de sympathie, c'est pus que de la politesse. Mais j'espère que je le mériterai encore au mois de mai prochain. J'espère qu'ils le scanderont encore le 16 mai 2008 ! (Rires)
Votre avis sur l'équipe de Bordeaux, votre premier adversaire ?
G.R. : Bordeaux sera probablement l'une des meilleures équipes de Ligue 1. Cette formation possède de la qualité technique, plus Alou Diarra et Ulrich Ramé qui est redevenu, pour moi, le meilleur gardien du championnat de France la saison passée. Et c'est un autre qualifié pour la Coupe de l'UEFA, comme nous.
Ce match sera aussi un peu la rencontre du maître et de l'élève (Guy Roux et Laurent Blanc) ?
G.R. : Pas du tout ! Je n'ai dirigé Laurent Blanc qu'une saison à Auxerre. Et encore, il a été blessé cinq mois. Mais c'est un leader exceptionnel. Avec lui, nous avons réalisé le doublé coupe-championnat (en 1996). Auxerre est le dernier club à l'avoir fait. C'est exceptionnel. Lyon voudrait bien en faire autant !
Ce sera en tout cas la rencontre entre l'entraîneur le plus jeune de Ligue 1 et le plus expérimenté ?
G.R. : Là, d'accord. Mais moi aussi, j'ai été le plus jeune technicien de la D1. En D2 et en DH aussi d'ailleurs. Je souhaite à Laurent Blanc de devenir le plus expérimenté. Personnellement, je suis un peu comme Sergey Bubka. Je vais battre mon record à chaque apparition: dimanche matin, j'aurai 891 matches de D1 à mon actif.